Nous avons estimé que la demande très forte des PME était insuffisamment couverte par le marché. Ces 176 entreprises représentant 800 contreparties à l'étranger se sont adressées à nous pour deux raisons. D'abord, ce produit était très attendu, comme l'ont montré les sondages que nous avions réalisés auprès de nos clients. Ensuite, notre réseau, qui fait la force de Bpifrance, a assuré la promotion de ce produit auprès de nos clients dont nous connaissons parfaitement les besoins.
Notre deuxième nouveau produit à l'international est le crédit acheteur. Pour 2015, nous prévoyons une production modeste, de 100 millions d'euros pour 15 dossiers. Cet outil d'intervention en direction des PME et ETI comble également une faille de marché, constatée par Bercy et l'Inspection des finances, notamment pour les crédits export de taille modeste.
Nous sommes pleinement satisfaits de notre partenariat avec Ubifrance : ce service complémentaire et de proximité apporté aux PME est d'une très grande qualité, et sa fusion avec l'AFII pour la création de Business France ne remet aucunement en cause ce que nous avons mis en place, nous projetons même d'augmenter ce partenariat. Nous étudions avec l'ex-AFII la possibilité d'un partenariat plus opérationnel avec la partie attractivité de Business France. BpifranceExport continue à jouer son rôle d'animation pour amener les entreprises qui en ont la capacité à s'orienter vers l'internationalisation.
Nous sommes plutôt satisfaits du fonds franco-chinois. Un nombre significatif d'entreprises se sont développées sur le marché chinois, grâce au soutien fort de partenaires locaux. Pour les entreprises françaises, c'est l'attractivité du marché qui prime, alors que les entreprises chinoises cherchent plutôt à nouer des partenariats propices au développement du marché chinois.
Nous avons lancé l'année dernière un fonds plus ambitieux avec China development Bank, qui vise les ETI. Daniel Balmisse pourra vous en parler tout à l'heure.
L'activité de CDC International Capital, directement pilotée par la Caisse des dépôts, a pour objectif d'attirer les capitaux des grands fonds internationaux. Les classes d'actifs sont plutôt l'immobilier et l'infrastructure. L'activité d'investissement, très ciblée sur des entreprises avec des demandes de très forte rentabilité, est un peu différente de l'activité classique de Bpifrance. Néanmoins, il y a des synergies, que nous examinons avec notre actionnaire Caisse des dépôts.
M. Jean-Yves Gilet connaît le dossier Eramet sur le bout des doigts : il pourra vous en parler.
Monsieur Alauzet, la BPI apporte deux choses. D'abord, une intégration financière beaucoup plus forte et, partant, une capitalisation sur des fonds propres plus importants pour l'ensemble de notre activité. Ensuite, une très forte synergie entre les activités, grâce à une vision précise du marché en France et une palette complète d'instruments financiers adaptés aux entreprises. Nous avons démontré notre utilité lorsque nous avons travaillé sur les besoins de l'économie sociale et solidaire.
Dernier point : nous avons acquis une stature européenne. Nos partenaires européens nous considèrent désormais comme étant du même niveau que KfW ou Cassa Depositi e Prestiti – ce qui nous permet de peser au niveau européen, notamment dans le cadre du plan Juncker. L'année dernière, nous avons pris la décision de participer à l'augmentation de capital du Fonds européen d'investissement ; je siège moi-même au conseil d'administration du FEI qui sera un des instruments du plan Juncker. Nous travaillons avec l'État pour étudier notre insertion dans ce dispositif. Il y a là une grande opportunité pour nous dans deux domaines fondamentaux. Le premier est le capital-risque, notamment pour faire émerger des fonds d'investissement paneuropéens ; nous y travaillons avec nos partenaires. Le second concerne les garanties de la Commission, qui permettront d'abaisser le niveau de risque des prêts aux PME et, ainsi, de développer l'investissement de ces entreprises.