À quel point, mon général, l'affirmation du rôle de l'autorité civile est-elle susceptible d'entrer en conflit avec le commandement tactique ?
Vous êtes revenu par ailleurs sur les mesures préventives – que je soutiens – mais, en aval, pouvez-vous nous donner votre appréciation sur la réponse pénale apportée à l'issue des manifestations ? Les condamnations vous paraissent-elles proportionnées ?
En outre, à force de réduire les armes et moyens qui permettent de tenir les manifestants à distance, ne risquons-nous pas d'aboutir à l'inverse du but recherché, c'est-à-dire à un rapprochement des manifestants et des forces de maintien de l'ordre ? Plus se développent des phénomènes de guérilla urbaine – même si le terme est un peu fort – plus on désarme les forces de sécurité. Cela pose-t-il problème selon vous ?
Comme pour la police, qui mêle forces de maintien de l'ordre et de sécurité générale, maintenez-vous votre position consistant à ne pas vouloir engager d'autres forces de sécurité pour le maintien de l'ordre, notamment pour les interpellations, parfois difficiles à réaliser dans la configuration actuelle ?
La protection fonctionnelle des gendarmes vous paraît-elle suffisante ?
Ensuite, vous avez évoqué les gardes statiques ainsi que nombre de charges indues. La garde du Palais de justice a fait l'objet d'un rapport : en a-t-il été tenu compte ? Pouvez-vous nous informer sur la répartition des missions des EGM entre le maintien de l'ordre, les services d'ordre, la sécurité générale, les renforts en ZSP… ? Car plus on sollicite les EGM, plus leurs interventions pour assurer le maintien de l'ordre sont susceptibles d'être tendues – je pense aux temps de transport, au fait de savoir si l'implantation des EGM sur le territoire est adéquate.
Enfin, considérez-vous qu'il existe une durée d'intervention pour un EGM au-delà de laquelle le stress, la fatigue commencent à poser problème ?