Par ailleurs, l'axe stratégique de l'agro-écologie permet de tenir compte des grands enjeux environnementaux tout en contribuant au développement de la production. Or, ces choix nécessitent des compétences et des connaissances que seuls les agriculteurs possèdent. C'est pourquoi je suis rassuré quant à l'avenir. Encore une fois, je veux une agriculture d'agriculteurs !
En 2013, 13 200 nouveaux agriculteurs se sont installés, soit 750 de plus qu'en 2012, et ce, je le précise, avant l'application de la loi d'avenir pour l'agriculture qui, je le rappelle, comporte plusieurs mesures destinées à favoriser l'installation des jeunes agriculteurs, qu'il s'agisse des SAFER, de l'accès au foncier ou du soutien de la PAC à l'installation à travers les dotations du premier pilier. On doit aller encore plus loin, certes, mais en un an, le nombre des installations a augmenté de près de 1000, ce qui est plutôt encourageant. Il est vrai que, dans le même temps, on a perdu 22 000 agriculteurs. C'est pourquoi il est important qu'un jeune qui s'installe ait des perspectives qui lui permettent d'envisager l'avenir avec sérénité. Les jeunes agriculteurs aspirent à la même vie que les autres jeunes foyers de France. Plus on sera capable de leur offrir des conditions de vie conformes au standard actuel, mieux ce sera. Et c'est ainsi qu'on luttera également contre le suicide, car on sait que les difficultés économiques, l'isolement, le sentiment d'être déclassé et déconsidéré conduisent, hélas ! au pire.
Encore une fois, ma stratégie consiste à organiser l'agriculture de manière à maintenir des agriculteurs sur le territoire, car ce sont eux qui assureront la pérennité de la production agricole. Sinon, nous irons vers la catastrophe.