Je suis surpris. Comme l’a en effet rappelé Mme Buffet, la discussion au Sénat a débouché sur un consensus et le texte a été adopté à l’unanimité. Lors du débat en commission, dans un premier temps, la semaine dernière, aucun amendement n’a été déposé et tout le monde était d’accord sur le texte en reconnaissant qu’il fallait faire vite, qu’il y avait urgence pour les Antilles et que, pour obtenir cet équilibre et stabiliser les choses, il fallait voter le texte conforme. Hier encore, nous avons discuté des amendements gouvernementaux et les choses ont été très claires : le vote de la commission a acté le rejet de ces amendements, suivant en cela l’avis très sage du rapporteur.
Bien entendu, nous n’avons entendu ce matin aucun argument pertinent permettant d’adopter ces amendements. Comme d’autres l’ont dit avant moi, il serait très grave d’aller dans cette direction car, ipso facto, nous instaurerions juridiquement, par la loi, les germes d’une université qui ne fonctionnera pas et débouchera sur la création de deux universités. C’est dramatique. Nous avions une université, il y en aura deux à la suite de l’adoption de ce texte et même, avec ce que souhaite faire le Gouvernement, potentiellement trois.
Tout cela est exactement à l’opposé de ce que vous-même, madame la ministre, avez défendu en présentant votre loi. Je ne comprends vraiment plus le Gouvernement ni la majorité.
Surtout, je ne comprends pas ce revirement de dernière minute, qui ne s’explique que par de petits arrangements entre amis, faits nuitamment. Tout cela est honteux et n’est pas à la gloire de la démocratie. C’est absolument scandaleux ! Je vois bien comment les choses se sont passées : une fois encore, on crée un système universitaire qui ne pourra pas fonctionner. C’est dramatique !