Intervention de Christian Jacob

Séance en hémicycle du 19 février 2015 à 15h00
Motion de censure

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Jacob :

Monsieur le Premier ministre, le triste épisode parlementaire que nous vivons est une nouvelle étape, sans doute d’ailleurs l’avant-dernière, de votre affaiblissement politique, car votre bail à Matignon est une succession de faux pas parlementaires. Votre orgueil dut-il en souffrir, permettez-moi de vous rappeler la succession de ces faux pas car cela relève clairement du Livre des records.

Premier discours de politique générale, le 8 avril dernier : on a compris que votre majorité était étriquée, fragile, puisque seuls 306 députés de gauche sur 340 étaient à vos côtés. C’était un premier camouflet.

Avec votre pacte de stabilité, quelques jours plus tard, le 29 avril, les conditions de la Bérézina se mettaient en place et les députés vous lâchaient les uns après les autres. II ne vous restait que 265 soutiens.

Et puis il y aura cette fin du mois d’août où vous répondrez à la cuvée du redressement de M. Montebourg par une démission de votre gouvernement, et donc par un second discours de politique générale. Résultat des courses : une confiance encore plus étriquée, soit 269 voix pour et 244 contre. Vous avez évité de très peu la sortie de route.

L’automne sera émaillé de votes tous plus serrés les uns que les autres. Sur les textes importants, notamment budgétaires, vous êtes à la tête d’une majorité fragile et relative qui vous oblige en permanence à marchander, pour ne pas dire à boursicoter, comme un président du conseil sous la IVe République. Mais n’est-ce pas là finalement votre marque de fabrique : celle d’un chef de gouvernement qui chaque jour se coupe d’avantage de ses troupes ?

Par conséquent, ce qui devait arriver arriva : les masques tombent, vous êtes à la merci de votre majorité, vous ne tenez plus le manche, vous ne pilotez plus. Ce qui est un peu tragique dans cette affaire, c’est que vous tombiez sur un texte aussi insignifiant.

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