Intervention de Jean-Yves Le Déaut

Réunion du 7 novembre 2012 à 18h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Yves Le Déaut, député, premier vice-président :

– Je voudrais aussi vous féliciter pour ce travail qu'il aurait été effectivement utile de pouvoir consulter au préalable. Néanmoins votre rapport énonce clairement les problématiques et formule plusieurs conclusions que j'approuve, notamment pour ce qui est de la relance de l'espace de défense. L'espace de défense a notamment servi à développer le radar GRAVES qui a été capable de détecter tous les objets de taille supérieure à 1 m2. Cela a constitué la base de notre coopération avec les Américains car, auparavant, ils nous communiquaient soit des données incomplètes soit des données fausses. Eux, en revanche, connaissait les trajectoires de nos satellites, notamment Helios, et pouvaient s'y adapter. Ce radar, qui a coûté environ 30 millions d'euros, a permis de parvenir à une autonomie de défense au niveau européen.

Vous avez intitulé votre rapport : « L'heure des choix ». Mais avez-vous fait vous-même un choix dans le débat Ariane 6Ariane 5ME ? On voit globalement que le CNES milite pour un passage rapide à Ariane 6, tandis que les industriels, pour des raisons que l'on comprend bien, défendent Ariane 5ME. La vraie question est de savoir s'il y aura une diminution du nombre de lancements de satellites d'ici 2020, et si le lancement double est un handicap. Si l'on fait Ariane 6, c'est que l'on s'est peut-être trompé en passant d'Ariane 4 à Ariane 5, alors que l'on aurait pu continuer à développer Ariane 4. Aujourd'hui un accord a été signé entre le CNES et les industriels. Il équivaut à un non-choix puisqu'il prévoit de financer trois enveloppes : Ariane 6, Ariane 5 ME et un module commun aux deux projets. Peut-on se contenter de ce non choix lorsque l'on intitule son rapport : « l'heure des choix » ?

Faut-il prolonger la station spatiale internationale eu égard à son coût et au fait qu'elle ne sera plus amenée à vivre très longtemps ?

Enfin, vous pensez qu'il faut réintroduire l'espace dans la compétence d'un ministère chargé d'en valoriser l'utilité auprès du grand public. À quel ministère pensez-vous ?

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