– Ce débat me ramène à une époque antérieure, puisque j'ai été créateur du Groupe parlementaire sur l'espace. J'avais été chargé par le Premier ministre d'alors d'une mission sur le même sujet que votre rapport. Le débat sur la clarification de la gouvernance de la politique spatiale était déjà d'actualité il y a quinze ans. Il y a une agence spatiale européenne, mais il n'y a pas de politique européenne de l'espace. Nous sommes handicapés par le principe de retour géographique car ce retour est difficile à anticiper lorsque l'on conçoit les programmes. En dehors de la France et de l'Allemagne, les autres pays participent modestement. Or il faut que l'Europe ait une politique spatiale, avec une gouvernance adaptée, c'est-à-dire que l'ESA devienne l'agence de l'Europe. Il faut renforcer le lien avec l'ESA, agence créée après l'échec du projet de lanceur Europa.
Pour ce qui concerne les budgets, nous entrons dans une période très difficile. Nous arrivons au seuil en deçà duquel nous ne pourrons plus avoir réellement de politique spatiale. Il faut mieux faire comprendre à la classe politique les enjeux attachés à ce secteur, ce que votre rapport contribuera à faire, et au-delà convaincre l'opinion publique. Les applications de l'espace sont d'usage quotidien. S'agissant de l'exploration lointaine habitée, cela coûte moins cher d'en parler que de la réaliser…