Nous verrons à cette occasion s'il faut reposer la question des pôles de compétitivité et du rôle dévolu à chacune des collectivités sur ces sujets, afin de créer un écosystème efficace. Du reste, cela existe déjà dans quelques sites : je pense notamment à la façon dont la région de Toulouse a évolué, ou encore au Bordelais. Je suis moi-même élu de l'Orléanais, où la cosmetic valley prospère précisément parce qu'un tel écosystème existe.
Il est donc important de poursuivre dans cette voie, qui fonctionne d'autant mieux que les rôles sont bien fixés et qu'il n'y a pas de mélange des genres. On a connu dans le passé quelques aventures qui, bien que paraissant excellentes dans cet hémicycle, se sont révélées désastreuses ultérieurement sur le terrain. Je salue par conséquent la sagesse du Gouvernement qui a modéré certaines ardeurs, car ce point me paraît absolument essentiel pour l'efficacité à moyen terme de la banque publique d'investissement.
Ma dernière recommandation porte sur l'organigramme fonctionnel, lequel a d'ailleurs été modifié un peu à la dernière minute – c'est du moins ce qui est ressorti de la présentation faite par le ministre lors de nos débats en commission la semaine dernière. Il convient en effet que la BPI puisse monter en puissance, et que l'addition des outils existants permette de disposer d'un outil fonctionnel. Cela lui permettra de se présenter face aux marchés avec les meilleures garanties possibles pour récolter des fonds, ou encore d'apporter une garantie de qualité, tout en pérennisant un effet de levier essentiel pour l'avenir de cette institution.
Ma conclusion est simple : dans l'état actuel du texte, je soutiendrai à titre personnel ce projet de loi car il répond aux besoins des entreprises, ce qui me semble essentiel au moment où les perspectives économiques s'obscurcissent comme jamais depuis 2008. Je viens à l'instant, avec certains de nos collègues, d'auditionner plusieurs économistes dans le cadre d'une mission sur les coûts de production : les perspectives sont particulièrement sombres si l'on en croit les différents chiffres qui nous parviennent ces jours-ci, et pas forcément dans les secteurs attendus.
Ainsi, le rapport entre les demandes de prêts des entreprises et le nombre de prêts accordé était jusqu'à une période assez récente tout à fait correct. Or, selon plusieurs enquêtes, ce ratio s'est inversé de façon spectaculaire au cours de ces dernières semaines. Il est donc tout à fait important que l'on donne des signes : ce projet de loi en est un, c'est pourquoi je ne m'y opposerai pas. (« Très bien ! » et applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)