Intervention de Olivier Faure

Séance en hémicycle du 29 novembre 2012 à 9h30
Création de la banque publique d'investissement nomination des dirigeants de bpi-groupe — Discussion générale commune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Faure :

Madame la présidente, monsieur le ministre, madame et messieurs les rapporteurs, chers collègues, beaucoup a déjà été dit à ce stade du débat et je ne reprendrai pas les arguments développés. Je relève que de nombreux députés ont reconnu la pertinence d'un projet qui était la première des propositions du candidat François Hollande et que nous attendons tous avec impatience. J'ai entendu les propos de M. Carrez, qui s'exprimait à titre personnel : j'espère qu'il saura entraîner l'ensemble de ses collègues sur une position responsable.

Je souhaite, pour ne pas répéter ce qui a déjà été dit, apporter le témoignage de quelqu'un qui a été, il y a quelques années, dirigeant d'entreprise et qui a été confronté à la situation que connaissent aujourd'hui beaucoup de PME.

J'ai en effet été le dirigeant d'une entreprise créée par dix-sept salariés et qui, en dix ans, a réussi à créer 150 emplois et 50 emplois de sous-traitants. Nous avions à cette époque une difficulté que connaissent de nombreuses entreprises, liée au fait que nous avions engagé des contrats avec des pays étrangers, sur des marchés compliqués, souvent financés par des tiers, par exemple l'Union européenne, avec des paiements extrêmement élevés. C'était une entreprise en pleine croissance et qui, de ce fait, a toujours été en difficulté de trésorerie. Au départ, nous avons bénéficié du soutien des banques, qui ont ensuite préféré éviter toute prise de risques. L'entreprise est ainsi progressivement entrée dans le rouge, avec une perte d'emplois. Au final, le contrôle est passé des salariés à une entreprise belge. Cette situation n'est pas unique. Chacun d'entre vous a déjà eu l'occasion de rencontrer des chefs d'entreprise confrontés à de telles difficultés.

Aujourd'hui, le Gouvernement prend à bras-le-corps cette situation et crée la Banque publique d'investissement, avec trois idées fortes.

Tout d'abord, cette institution répondra à l'ensemble des besoins de financement des PME et ETI de croissance, en accompagnant de manière individualisée les entreprises à tous les stades de leur développement, par le biais de trois nouvelles missions : nouveaux services à l'export, nouvelle stratégie de soutien à l'innovation, et notamment à l'innovation de rupture.

Ensuite, la gouvernance opérationnelle associe l'ensemble des acteurs : nous aurons une banque qui saura agir dans la proximité.

Enfin, des moyens ambitieux sont mis au service de la croissance des entreprises et de l'économie réelle : ce sont les 42 milliards déjà évoqués, sur lesquels je ne reviens pas.

Je tiens à souligner l'absolue cohérence de ce gouvernement. Depuis six mois, confronté à la situation extrêmement inquiétante du pays – dix-huit mois de progression lourde du chômage –, il a enchaîné les actions en faveur du redressement. Je rappelle à cet égard l'action entreprise par le Président de la République au niveau européen avec le pacte de croissance ; le redressement des comptes publics que vous avez, monsieur le ministre, engagé avec fermeté et clarté comme jamais auparavant ; un pacte de compétitivité qui porte lui aussi un message extrêmement clair, avec un crédit d'impôt qui sera proposé aux entreprises dès la semaine prochaine, et qui a le mérite de la simplicité ; enfin, cette Banque publique d'investissement. Pour toutes ces raisons, il va de soi que je soutiens le projet de loi avec ardeur.

Monsieur le ministre, les Français connaissent la difficulté à laquelle vous êtes confronté et, en même temps, en dépit de tout ce qui peut être dit et des efforts qui leur sont demandés, ils comprennent le sens de votre action et sauront, le moment venu, en reconnaître les résultats. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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