Dans le même esprit que l'amendement que vient de présenter M. Touraine, l'amendement AS117 vise à élargir la palette de choix du patient en y faisant figurer l'assistance médicalisée active pour mourir dans la dignité, qui pourra être mise en oeuvre soit par le patient lui-même, soit par un médecin. Nous considérons en effet que la sédation profonde n'a pas vocation à régler tous les cas, et que le choix du patient doit être complet : de quel droit refuserions-nous au patient atteint d'une maladie incurable de disposer du choix de pouvoir mettre fin à ses jours dans des conditions bien encadrées ?
L'une de nos préoccupations est d'éviter à ceux qui souhaitent recourir à l'euthanasie ou au suicide assisté de devoir pour cela partir à l'étranger – une possibilité réservée à ceux qui disposent de moyens financiers suffisants, car les associations qui proposent de telles solutions, notamment en Suisse, réclament souvent des sommes d'argent importantes. Député des Français résidant au Benelux, je sais que la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg ont, comme d'autres États, encadré cette pratique en posant l'exigence de la volonté du patient, de la possibilité de révocation ou du contrôle a posteriori – toutes conditions reprises dans l'amendement AS117 – et je tiens à préciser que les dispositions législatives en question sont régulièrement plébiscitées par les sondages. J'estime donc qu'il est temps que nous légiférions, nous aussi, pour encadrer la pratique de l'assistance médicalisée active pour mourir dans la dignité et offrir ainsi aux patients un choix libre et complet.