On peut s'interroger sur les termes utilisés par les auteurs de l'amendement. On parle de « phase avancée ou terminale d'une maladie incurable », mais combien de temps est-elle censée durer ? Par ailleurs, la personne qui apprend qu'elle est atteinte d'une maladie incurable et qu'elle n'a plus que quelques mois à vivre ne ressentira-t-elle pas « une souffrance psychique insupportable » ? Bien sûr que si. Dispose-t-elle alors de son libre arbitre et est-elle capable de prendre une décision « éclairée et réfléchie » ? Je ne le crois pas. Le devoir des soignants et des familles est d'accompagner ces patients pendant les quelques mois qu'il leur reste à vivre. Si ces derniers demandent que l'on abrège leur vie, c'est que la société et leur entourage ont échoué à les aider à passer ce moment si difficile. Dès lors que le suicide est assisté, le patient perd son libre arbitre, car il entre dans une logique qui le conduit forcément à quitter la société. C'est pourquoi je ne peux absolument pas soutenir cet amendement.