Il convient de revenir sur un point assez grave évoqué par Gérard Sebaoun : d'une part notre volonté de placer le seul malade – et non sa famille – en tête de nos préoccupations et, d'autre part, le caractère très douloureux voire insupportable d'une agonie prolongée. Cette dissociation est importante et l'impatience de la famille – le mot est cruel – doit toujours être adoucie autant que possible par des paroles et son avis ne pas être suivi à cause d'un éventuel changement d'opinion et de la très grande culpabilité qui pourrait en résulter.
La question de l'euthanasie est évoquée par 3 % des malades entrant dans une unité de soins palliatifs. Quand le malade est accompagné, qu'on est présent autour de lui, ce chiffre tombe à 0,3 %. Un bon accompagnement réduit la demande euthanasique et c'était dans cette optique que je souhaitais que nous assurions l'accompagnement pour tous et en particulier pour les personnes âgées.
Enfin, je vous l'assure, en quarante-cinq ans de vie hospitalière et médicale, aucun malade ne m'a jamais demandé d'euthanasie. À l'inverse, il n'y a guère de mois où une famille ne me l'a pas demandé. Je tiens à souligner cette dissociation.