Intervention de Général Philippe Loiacono

Réunion du 17 février 2015 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Philippe Loiacono :

Madame la députée, s'agissant de la formation de nos cadres, nous avons mis en place depuis un peu plus de deux ans, un programme de formation au sein du détachement de Périgueux. Les chefs de section, c'est-à-dire les cadres de contact, généralement des sous-officiers, en charge de trente jeunes, suivent une formation d'une semaine à Périgueux au cours de laquelle ils seront acculturés au monde de la formation professionnelle : témoignages de chefs d'entreprise, interventions de préfets et de responsables de chambre consulaire. Les directeurs du recrutement, de la formation et de l'insertion reçoivent également une formation complète d'une semaine.

Les cadres passent en moyenne deux à trois ans dans nos régiments, comme le veut le régime général.

Le dispositif est attractif, à l'instar des autres formations de l'armée de terre hors métropole. Sur un plan strictement pécuniaire, il sera plus intéressant d'être en Polynésie française qu'en Guyane. De manière plus globale, on trouvera la même satisfaction à Mayotte, à La Réunion, en Guyane, à la Martinique ou en Guadeloupe.

S'agissant de l'élargissement à la métropole, je dirai qu'il s'agit peut-être d'un non-sujet, si vous me le permettez. D'une part, une transposition a déjà été effectuée en 2005 avec la création de l'Établissement public d'insertion de la défense (EPIDe). D'autre part, le président de la République a annoncé, lors de sa conférence de presse du 5 février dernier, sa décision de lancer une expérimentation du service militaire adapté en métropole.

Ce que je puis vous dire, c'est que la réussite du SMA en outre-mer dépend de facteurs simples. L'unicité de la tutelle, le ministère des Outre-mer, offre l'avantage de la réactivité, de l'efficacité dans l'action, de circuits courts. Les cadres militaires, parce qu'ils sont détachés de la défense, ne viennent pas obérer les capacités opérationnelles de nos armées, dont les effectifs sont déjà comptés. Enfin, nous disposons de financements ouverts, qui ne proviennent pas des crédits de la défense. Ils reposent sur un programme de la loi de finances mais sont aussi adossés aux régions, ce qui permet de mobiliser les fonds de concours européen comme le Fonds social européen (FSE) ou le Fonds européen de développement régional (FEDER).

Quant au suivi de nos volontaires, nous l'effectuons jusqu'à six mois à l'issue du SMA, ce qui nous situe dans la moyenne. Il faut savoir que personne dans le monde de la formation professionnelle n'effectue de suivi sur deux ou trois ans. Nous avons fait appel à un cabinet pour nous aider à mesurer l'érosion potentielle de l'insertion à un an, deux ans et trois ans. C'est une dimension indispensable à prendre en compte pour l'avenir.

Je vous confirme, par ailleurs, qu'il n'y a pas mieux que des témoignages d'anciens pour montrer aux jeunes qu'ils ont déjà fait le plus dur en se portant volontaire. Nous pouvons mettre en avant des succès avérés : par exemple, le responsable de la sécurité du site de l'usine KNS en province Nord de Nouvelle-Calédonie est un ancien du SMA.

S'agissant, enfin, du label SMA, je peux vous dire que la marque SMA est une marque premium largement reconnue. Les chefs d'entreprise demandent régulièrement le certificat d'aptitude personnelle à l'insertion du volontaire que le chef de section vient placer. Le label SMA nous sert aussi en métropole où s'effectue 20 % de l'insertion, via l'opérateur LADOM. Nous travaillons aussi bien avec des grandes entreprises comme, la SNCF ou SFR que des petites entreprises du secteur de la sécurité ou de la restauration.

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