Intervention de Napole Polutélé

Réunion du 10 février 2015 à 10h30
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNapole Polutélé :

En étudiant ce projet de loi, je me suis dit, Madame la ministre, que Wallis-et-Futuna avaient dû inspirer votre texte. En effet, tous les problèmes que vous y avez abordés se concentrent sur notre territoire !

Je partage bien évidemment tout ce qui a été dit par Madame la rapporteure et par vous-même s'agissant de Wallis-et-Futuna. Je tiens toutefois à préciser que c'est l'un des territoires de la République où l'on dépense le moins pour la santé : environ 1 600 euros par habitant et par an, et que, parmi les pathologies les plus fréquentes, figure le diabète, mais aussi et surtout la leptospirose, maladie favorisée par la prolifération des rats, dont il n'est fait mention dans aucun rapport. Je vous rappelle tout de même que, d'après les statistiques produites dans la région Pacifique, l'île de Futuna a le triste privilège d'être le premier territoire du monde touché par cette maladie.

Mais je voudrais aborder un deuxième point qui concerne aussi Madame la ministre des Outre-mer : l'engagement très ferme du Président de la République, et de vous-même, madame la ministre, lors de votre déplacement en Nouvelle-Calédonie au mois d'octobre de l'année dernière, concernant le remboursement de la dette de l'Agence de santé. Je pense que c'est un préalable si l'on veut faire avancer les choses.

Aujourd'hui, les élus constatent une certaine réticence de la part de la Nouvelle-Calédonie à prendre en charge nos malades. De plus en plus souvent, celle-ci préfère les orienter vers la métropole ou vers l'Australie. Cela ne fait que déplacer le problème lorsqu'ils arrivent sur le territoire métropolitain, car il n'existe aucune convention, ni aucune procédure de prise en charge.

Auparavant, c'était la CAFAT, la caisse de protection sociale de la Nouvelle-Calédonie, qui prenait en charge nos malades et les envoyait en métropole, puis adressait la facture à l'Agence de santé. Aujourd'hui, à cause du non remboursement de cette dette, nous nous retrouvons dans une situation de délaissement de la part de l'État. Nos malades se trouvent dans une situation de précarité extrême, au point de devoir faire appel, soit aux élus, soit à la Délégation.

C'est une situation sur laquelle je vous interpelle, Madame la ministre. Les élus finissent par se demander si les habitants de Wallis-et-Futuna bénéficient de cette d'égalité d'accès aux soins que vous avez évoquée dans vos propos. J'en veux pour preuve que, sur le site du ministère de la Santé et plus précisément sur le site de la sécurité sociale, une circulaire associe Wallis-et-Futuna à un pays étranger ! Cela m'a choqué. Madame la ministre, je vous demande de vous expliquer sur cette circulaire et de nous dire ce qu'il en est de Wallis-et-Futuna.

Quoi qu'il en soit, Madame la ministre, je vous remercie de ce projet de loi. Celui-ci nous donne l'occasion de déposer un certain nombre d'amendements visant à faire évoluer favorablement la prise en charge de nos malades à Wallis-et-Futuna – programmes d'investissements, et surtout, développement de la télémédecine.

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