Le système actuel d'apprentissage est-il adapté à un pays où 96 % des entreprises emploient moins de vingt salariés ? Je regrette que les PME n'aient pas voix au chapitre, alors même qu'elles créent des emplois. Dans mon entreprise de vingt-deux salariés, je ne signe de contrats d'apprentissage qu'avec la ferme volonté de conserver les jeunes au-delà de cette période. Loin de chercher à les exploiter, je leur consacre du temps pour qu'ils deviennent plus efficaces. C'est dans cet esprit que s'inscrit l'apprentissage. Dès lors que les entreprises aident les jeunes à se construire en leur mettant les pieds à l'étrier, on devrait les laisser fixer la rémunération qu'elles peuvent offrir, en fonction des branches ou des métiers. Tant pis si je choque certains : je considère que notre système est trop rigide. Veut-on faire le bonheur des gens malgré eux ? Je regrette par ailleurs que le RSA, conçu comme un complément à un salaire, freine l'implication de l'employé dans le travail, et donne aux chefs d'entreprise la mauvaise attitude de rémunérer faiblement leurs salariés.