L'armée camerounaise est inexistante. Les dirigeants africains savent bien qu'entretenir une armée forte, c'est prendre le risque d'un coup d'Etat. Plus ils vieillissent, plus les armées sont faibles. Je souhaiterais que M. Lellouche nous explicite le terme de « califat d'encerclement » employé dans son exposé. Le sentiment anti-français est un problème profond en Afrique. Il s'est beaucoup développé au Sénégal aussi, alors que ce n'était pas du tout le cas auparavant. C'est un problème que nous devons prendre en compte lorsque nous intervenons. Le chef d'état-major des armées, que nous auditionnions hier, disait qu'une opération qui dure n'est pas forcément une opération qui s'enlise. Je lui ai cependant fait observer que nos troupes finissaient toujours par être perçues comme des troupes d'occupation. C'est ce qui se passe actuellement pour Sangaris. Je l'ai mis en garde sur notre implantation à Madama, qui me semble très fragile. C'est un fait que, là où nous allons, nous ne partons pas.