Intervention de Noël Mamère

Réunion du 11 février 2015 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNoël Mamère :

Je suis président du groupe d'amitié France-Nigéria, que je n'ai réussi à réunir qu'une seule fois. Cela montre que l'intérêt entre les deux pays n'est pas très grand. En fait, le Nigéria n'intéresse en France que les compagnies pétrolières, qui y exploitent le pétrole en entretenant ce que l'on appelle le « cauchemar nigérian » : ce pays a 150 millions d'habitants, en aura 400 millions en 2050 et est caractérisé par un niveau effrayant d'inégalités, lesquelles sont largement à l'origine du succès de Boko Haram.

La question de savoir si la France doit ou non intervenir me paraît irresponsable quand on voit quelle est notre politique dans cette région : nous soutenons au Tchad un régime dont les forces armées se sont fait connaître pour leur brutalité et dont nous sommes pourtant devenus l'obligé du fait de son aide au Mali ; au Cameroun, nous soutenons un président qui n'est pourtant guère présent dans son pays ; quant au Nigéria, il n'y a pas de liens. Nous allons nécessairement vers une révision de notre politique. Je suis d'accord avec ce qu'a dit Pouria Amirshahi : il y a de toute évidence une forme de connivence entre le président Goodluck Jonathan et Boko Haram ; il semble même que des militaires chargés de traquer ce groupe le rejoignent parfois. C'est une situation incontrôlable pour la France. Il faut une action africaine avec un cadre de l'ONU.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion