Intervention de Claude Kirchner

Réunion du 13 novembre 2012 à 17h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Claude Kirchner, délégué général à la recherche et au transfert pour l'innovation à l'INRIA :

Oui, je pense qu'il faut très clairement augmenter nos moyens à tous les niveaux. Le premier point, c'est que jusqu'à présent, cette importance de la sécurité n'avait pas été réalisée. Les formations dans les écoles d'ingénieurs sont largement insuffisantes. Aujourd'hui, quelqu'un qui a une qualification en sécurité trouve instantanément du travail, dans toutes les entreprises où se pose la question de la sécurité numérique. On développe, dans le cadre de l'INRIA, mais c'est vrai plus généralement au niveau français, des recherches de qualité en termes de sécurité numérique. L'un des points essentiels de la sécurité, ce sont les cadenas – la cryptographie ou la crypto-analyse, tournant autour de la cryptologie. Dans ce domaine, nous avons plusieurs écoles d'excellence et cinq équipes projet qui travaillent, de sorte que l'on sache démontrer la solidité d'un cadenas, prouver qu'un algorithme de cryptographie est capable de résister à tel type d'attaque. Cela nécessite des compétences pointues à la fois en informatique et en mathématiques. Car aujourd'hui, monter des équipes dans ces domaines est difficile car nous n'avons pas suffisamment de marchés, alors que nous sommes en concurrence avec le secteur privé en France (Thales, SAGEM, EADS), mais aussi en Allemagne, en Angleterre ou aux Etats-Unis, voire en Chine. Nous sommes en situation de concurrence avérée, avec des ressources faibles et, comme nous l'avons affiché dans notre stratégie, nous souhaitons pouvoir augmenter le nombre de chercheurs que nous mettons sur ces domaines, qui sont extrêmement difficiles et intégratifs. Aujourd'hui, faire de la sécurité, c'est le faire en lien avec tous les logiciels et les objets qui sont en interaction avec elle. Ce sont des ensembles de systèmes complexes qu'il faut arriver à mieux comprendre, à modéliser et à sécuriser. En France, nous avons l'avantage d'être bien placés, car nous avons toute cette école autour du calcul formel et de l'analyse en informatique fondamentale, des mathématiciens en théorie des nombres, ainsi que des personnes compétentes en détection de l'intrusion ou en monitoring. Mais il est souhaitable que tout cela continue à être développé.

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