Il n'y a pas un seul pays européen dans lequel le syndicalisme soit en croissance. Il n'existe pas un seul modèle de relations sociales qui promeuve le syndicalisme et garantisse son essor.
Il faut se méfier de l'idée selon laquelle certains pays posséderaient des mécanismes de dialogue – mêmes s'ils sont plus aboutis, j'en conviens – pour assurer le développement du syndicalisme. Il n'y a pas de recette miracle : en Allemagne comme dans les pays nordiques, le nombre d'adhérents diminue.
Le redressement industriel de l'Allemagne s'appuie selon moi sur deux leviers essentiels qui distinguent ce pays du nôtre : un capitalisme plus familial et une concertation sociale approfondie avec les salariés ; les employeurs ont ainsi arrêté des plans stratégiques établissant les besoins de formation des personnels, inconcevables pour l'industrie française.
Il n'existe pas un seul pays aujourd'hui en Europe, quelles que soient la situation économique, la majorité politique ou l'histoire syndicale, dans lequel le mouvement syndical se développe. Ce constat n'est pas sans lien avec la détérioration des démocraties européennes.