Intervention de Marie-Anne Cohendet

Réunion du 5 février 2015 à 9h00
Groupe de travail sur l'avenir des institutions

Marie-Anne Cohendet :

Certains membres de cette assemblée semblent encore habités de l'esprit « soixante-huitard » lorsqu'ils défendent le principe selon lequel il est interdit d'interdire et la toute-puissance de la jouissance individuelle, à l'appui d'une vision du monde qui n'est sans doute plus majoritaire aujourd'hui.

Mais être écologiste, ce n'est ni être illuminé, ni être animiste. Il ne s'agit pas de défendre les arbres pour eux-mêmes. Pour ma part, je place l'homme au centre du monde, tout en estimant qu'il ne peut pas vivre sans un environnement équilibré – ce terme d'environnement pouvant, j'en suis d'accord, être discuté.

Le principe de précaution n'empêche en aucun cas l'innovation, tant que celle-ci ne conduit pas à des risques graves et irréversibles. En cas de doute, il faut procéder, par prudence, à des recherches supplémentaires.

Quant aux intérêts contradictoires des uns et des autres, on peut tolérer certaines nuisances, mais la liberté, c'est le droit de faire ce qui ne nuit pas à autrui, ce droit étant, pour chacun, borné par le droit du voisin. Il ne s'agit pas ici de déplaisir mais de survie. Soyons lucides : c'est la survie de notre société, de nos enfants et petits-enfants qui est en jeu, ce qui mérite bien que l'on bride un peu la toute-puissance de nos nombrils ambulants.

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