Intervention de Michel Winock

Réunion du 5 février 2015 à 9h00
Groupe de travail sur l'avenir des institutions

Michel Winock, président :

Je suis resté extrêmement perplexe devant les graves conflits suscités par le projet de retenue d'eau de Sivens ou le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui ont donné lieu à des manifestations et des affrontements, parfois dramatiques, devant lesquels on ne peut que se demander de quel côté se trouve la démocratie : du côté des assemblées élues, qui décident ? Ou de celui des militants, qui font usage de la force ? Les deux camps ont leurs raisons, alors que faire ?

La question a été posée à Daniel Cohn-Bendit, qui a proposé le recours à des référendums locaux : « Le référendum », a-t-il déclaré, « ne signifie pas seulement un vote, mais aussi un débat public relayé par les médias. Les experts institutionnels et ceux de l'initiative civile sont placés sur un pied d'égalité. Puis on arrive à un vote auquel tout le monde peut participer, garantissant un résultat démocratique. »

Dans le même entretien, Daniel Cohn-Bendit donnait l'exemple du conflit qui a éclaté en 2012 sur le projet d'enfouissement de la gare centrale de Stuttgart, décidé par la Deutsche Bahn, la ville et la région et violemment remis en cause par des manifestants. Les verts, hostiles au projet, ont proposé un référendum. Un médiateur a été désigné, un grand débat public relayé par les médias a été organisé, chacun faisant valoir ses arguments. On a finalement voté, et ce sont les partisans de l'enfouissement qui l'ont emporté. Et Daniel Cohn-Bendit de conclure : « Les Verts, bien qu'exerçant la présidence du land, ont exécuté cette décision. […] Il y a eu un vrai débat, les citoyens ont été écoutés et la majorité a décidé. »

Voilà une procédure, assez raisonnable, que je soumets à votre réflexion.

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