Loin de moi l'idée d'en minimiser la gravité ! L'État doit jouer pleinement son rôle d'actionnaire au sein des instances de gouvernance de l'entreprise, qui sont évidemment saisies des grands projets d'investissement, les étudient et les questionnent. Mais une tête de série comporte forcément une part d'incertitude et de risque plus élevée qu'un projet réalisé au terme de plusieurs expériences de développement.
Votre question sur la consolidation de la dette de Hinkley Point est très technique ; n'étant pas en mesure de vous fournir une réponse précise sur-le-champ, je me propose de revenir vers vous après avoir fait les recherches nécessaires.
En matière de durée de vie des centrales, la relation entre EDF et l'ASN relève d'une dynamique : compte tenu de la durée et de la lourdeur des décisions d'investissement et des processus industriels qu'ils impliquent, EDF est parfois obligée de prendre des décisions avant que l'ASN ne rende son avis générique, puis des décisions individuelles concernant chacune des installations. Il ne s'agit pas de préempter sa décision : EDF comme l'APE assument le risque de voir l'investissement remis en cause si l'ASN décide que telle ou telle installation n'a pas vocation à être prolongée au-delà de quarante ans. Mais dans cette dynamique, il est possible pour EDF d'entrer dans une logique de prolongement comptable d'une partie de son parc.
Enfin, la question relative au niveau du prix est complexe. Les travaux entre Areva et EDF pour optimiser le design et le coût de l'EPR en fonction des enseignements de Flamanville sont toujours en cours et on ne sait pas encore quel en sera l'effet. J'aurais donc du mal aujourd'hui à vous donner un chiffre qui ferait foi en la matière.