C'est avec un grand plaisir que nous vous accueillons, car nous sommes très intéressés par votre vision de la santé en France en général et en Île-de-France en particulier, et par les préconisations que vous pourriez faire.
L'Agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France mène une action tellement exemplaire en termes de santé sexuelle et reproductive, que la ministre de la santé a annoncé, lors de la présentation du programme national d'action visant à améliorer l'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) en janvier 2015, la formalisation d'un plan pour l'accès à l'avortement dans chaque région, dont les orientations nationales seront élaborées avec l'appui de l'ARS d'Île-de-France et diffusées avant l'été 2015. Dans le cadre du projet régional FRIDA, vous avez engagé plusieurs actions intéressantes afin notamment de donner la parole aux femmes, ce qui n'est pas si fréquent, et plus largement d'améliorer les connaissances en matière d'IVG, mais aussi de renforcer l'offre en Île-de-France, du point de vue qualitatif et quantitatif.
Par ailleurs, j'aimerais avoir votre avis sur le projet de loi relatif à la santé sur lequel nous travaillons. Avez-vous une vision un peu générale de la santé des femmes ? Selon des rapports publiés récemment, les femmes sont davantage concernées, par certaines maladies et problématiques de santé, comme le tabagisme ou l'obésité qui révèle en outre des inégalités sociales importantes. L'ARS d'Île-de-France a-t-elle travaillé sur ces sujets et mène-t-elle des politiques spécifiques dans le domaine de la santé des femmes ?
Au cours de nos auditions, nous avons constaté, d'une part, qu'il faudrait renforcer les actions de prévention à l'école et, d'autre part, que nous manquions de données sexuées sur la santé au travail. La ministre de la santé a rappelé hier, lors de son audition par la délégation, que la santé à l'école est du ressort de l'éducation nationale, tandis que la santé au travail relève du ministère du travail et qu'elle-même s'occupe de la santé au sens strict. Ne doit-on pas prendre en compte le citoyen, malade ou en bonne santé, dans sa globalité, dans tous les domaines de sa vie ? J'ai du mal à imaginer un parcours de santé découpé en tranches, surtout si l'on oublie les temps de vie consacrés au travail et à la formation.