L'ANAP est un groupement d'intérêt public, dirigé par un conseil d'administration qui inclut l'État, l'assurance maladie, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) et les fédérations hospitalières. Chacune des parties prenantes émet des souhaits concernant les travaux à confier à l'Agence. Nous synthétisons ces demandes et nous les hiérarchisons à l'aune de plusieurs critères. Nous nous demandons d'abord si nous sommes capables, ou non, de répondre à ces demandes. Par exemple, si on me pose des questions relatives à la qualité des soins, je renvoie à la Haute autorité de santé. Ensuite, nous nous demandons si ce que nous allons faire ensemble est susceptible d'intéresser un grand nombre d'établissements ou si cela répond à une problématique si ténue qu'en fin de compte, elle n'intéressera presque personne. Si nous pouvons répondre affirmativement à ces deux questions, nous revenons devant notre conseil d'administration. La gestion des lits nous semblait ainsi constituer un sujet majeur. À la demande de la ministre, nous accompagnons 160 établissements parce que ce mode de transformation va générer un bénéfice pour les patients, mais aussi pour les professionnels, ainsi qu'un surcroît d'efficience.
Nous ne faisons que ce pour quoi nous sommes compétents et qui peut avoir un impact en termes d'amélioration pour les patients. Parvenir à un délai d'attente réduit à zéro dans les couloirs des urgences pour les personnes âgées est un objectif pertinent. Une infirmière confrontée à une salle où attendent, depuis trois heures, quatre-vingts personnes, sera inévitablement stressée. Il y a beaucoup de stress dans ce milieu et la durée de vie professionnelle n'y est pas très longue. Quand on améliore la fluidité des arrivées aux urgences, on facilite aussi la vie des professionnels.
Une meilleure utilisation des moyens induit une plus grande efficience du système et l'on évite ainsi de gâcher des ressources au détriment des cotisations des salariés. N'oublions pas ce sont nos cotisations sociales qui financent cette réussite qu'est, depuis soixante-dix ans, la sécurité sociale. Je ne suis pas là pour dégager du profit ou faire du New public management à la façon de Milton Friedman. Je suis là pour éviter des dépenses publiques inutiles. Lorsqu'on est mieux organisé, on dépense mieux.