Dans une société démocratique, il faut s'interroger en permanence sur la formation des « gardiens de la cité », pour reprendre l'expression utilisée par Platon dans La République. Il faut être capable à la fois de maintenir l'ordre et de comprendre les enjeux qui se posent.
La question de la formation des forces de l'ordre est assez complexe, et il est vrai que nous allons devoir revenir sur la qualité du recrutement. Dans ma circonscription, qui regroupe les pays de l'Europe du Nord, on travaille à une diversification des recrutements, à une présence beaucoup plus « genrée » des forces de l'ordre, et à l'utilisation de moyens beaucoup moins techniques et plus traditionnels pour calmer les tensions et mieux apprécier les situations.
Sans doute aurait-on besoin, dans les formations, de s'appuyer sur les travaux menés en sciences sociales sur la sociologie des mobilisations- notamment ceux d'Olivier Fillieule et de Pierre Favre, qui caractérisent tous les types de manifestations en fonction de la situation, des enjeux géographiques, etc. Je pense que la question de la formation des forces de l'ordre est essentielle à long terme et doit se poser en permanence, pour faire non pas « juste du maintien de l'ordre », mais un « maintien de l'ordre juste ».
Comment percevez-vous, donc, tant la diversification des profils des forces de l'ordre républicaines que le contenu de leur formation ?