Intervention de Frédéric Reiss

Réunion du 18 février 2015 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Reiss :

Parmi les mesures présentées par la ministre de l'éducation nationale dans le cadre de la grande mobilisation de l'école pour les valeurs de la République, il en est une qui consiste à évaluer la capacité des candidats aux concours de recrutement à faire partager les valeurs de la République. Qu'en pensez-vous, notamment au regard des difficultés de recrutement constatées dans certaines disciplines ? Comment, concrètement, une telle évaluation peut-elle être mise en place ?

Si nous pensons, comme la ministre, que la transmission des savoirs fondamentaux est une priorité, qui passe, pour chaque élève de l'enseignement primaire et du début du premier cycle du secondaire, par l'acquisition d'un socle commun, nous estimons également que l'accent doit être mis sur les notions de mérite et d'effort. Or, ces notions, que nous avons tenté en vain d'inscrire dans la loi pour la refondation de l'école, n'ont à aucun moment été abordées par Mme Najat Vallaud-Belkacem lors de son audition. Donner le goût de l'effort dans une école où l'autorité des maîtres, des professeurs et des chefs d'établissement est respectée est pourtant, à nos yeux, essentiel. On dit souvent que l'ascenseur social est en panne : ne pensez-vous pas qu'il serait plus approprié, pour mettre en exergue cette notion d'effort, de parler d'escalier social ?

Nous sommes tous d'accord aujourd'hui pour admettre que les enseignants doivent être mieux formés, nous attendons beaucoup en la matière des Écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). Cela étant, vous avez cédé à la rengaine bien connue selon laquelle la formation des maîtres aurait été sacrifiée entre 2007 et 2012. C'est faux : permettez-moi de rappeler que c'est la période où a été mise en place, avec l'approbation de tous, la mastérisation, ce qui a en effet induit certains dysfonctionnements, mais sur une année seulement, qui fut une année charnière.

Vous n'avez pas abordé un autre chantier prioritaire, celui de la maîtrise du français. Nous sommes très favorables à la proposition de la ministre de mettre en place au début du CE2 une évaluation permettant de diagnostiquer les élèves en difficulté. Qu'en pensez-vous, sachant qu'il ne s'agit pas ici de rouvrir la controverse sur la suppression des notes, la ministre s'étant pour sa part bien gardée de préciser si elle entendait conserver le système des notes chiffrées ?

Le Conseil national d'évaluation du système scolaire dont je fais partie travaille sur la manière d'évaluer scientifiquement les performances de notre école. Cela étant, il est encore un peu tôt pour dresser un bilan de la loi pour la refondation de l'école.

Madame Gervais, vous avez évoqué les difficultés propres à l'enseignement professionnel. Quelles sont, selon vous, les solutions qui permettraient de revaloriser l'enseignement technique et la formation en alternance ?

Vous avez également abordé la question des rythmes scolaires. C'est pour moi l'occasion de signaler que, en dépit des propos de la ministre, selon qui des progrès en matière de lecture sont déjà visibles, une étude a révélé que 75 % des enseignants ne voyaient aucun bénéfice à la réforme des rythmes sur les élèves.

Enfin, Mme Valérie Sipahimalani estime que l'école n'est pas un sanctuaire. À titre personnel, je pense que l'école doit être un sanctuaire ouvert sur le monde qui l'entoure.

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