Bien au-delà du plan de mobilisation de l'école pour les valeurs de la République, vos interventions ont porté sur les grandes questions qui taraudent les acteurs de notre système éducatif.
Notre pays a certes été secoué par les événements récents, mais ces événements n'ont pas surgi d'un ciel serein pour fondre sur une société française apaisée. Le terrorisme qui nous a frappés vient de loin. Il s'est développé en France mais trouve ses racines à l'étranger, dans un monde qui souffre d'une mauvaise répartition des richesses. Il serait donc inconséquent de faire porter la responsabilité de ces drames à notre système éducatif, ce qui ne l'empêche pas de devoir procéder, ainsi que la loi pour la refondation de l'école l'y pousse, à sa modernisation. Le constat est là, confirmé par les enquêtes PISA : notre système éducatif ne va pas bien. Entre 20 et 30 % des jeunes Français sortant du CM2 ne savent pas lire, il faut donc remédier à cette situation.
Plus spécifiquement, la mobilisation de l'école pour les valeurs de la République est un chantier complexe, qui nécessite que travaillent ensemble tous les acteurs impliqués. Il faut, sur ce point, répondre aux inquiétudes fortes exprimées par les enseignants sur le délitement du lien qui les unit aux autres membres de la société.
Certes, il faut restaurer l'autorité des maîtres, mais sans confondre autorité et autoritarisme. Il faut surtout renforcer leur formation, et notre majorité a ici beaucoup à faire pour réparer le mal profond causé par l'ancienne majorité. Il faut enfin que la République reconnaisse mieux ses enseignants. Cela passe d'abord par leur plus grande implication dans les mesures adoptées par le législateur pour réformer l'école. Il faut surtout revaloriser leurs salaires, en particulier dans le premier degré.
L'école ne pourra pas s'en sortir seule. C'est aidée par le reste de la nation qu'elle surmontera ses difficultés. Elle doit pour cela pouvoir travailler en confiance avec les parents d'élèves, chacun à sa place, assumant le rôle qui est le sien. Ce n'est qu'au travers du dialogue que nous ferons vivre les valeurs de la République.