Monsieur le Premier ministre, il y a un peu plus de dix ans, l’Allemagne de Gerhard Schröder faisait le choix de réformes courageuses, alors que la France socialiste faisait celui des 35 heures. Résultat : l’écart de compétitivité entre la France et l’Allemagne s’est accru de trente points.
Croissance en berne, chômage en hausse, investissement à l’arrêt : la France, qui vient en début d’année de perdre sa place de cinquième puissance mondiale, se trouve désormais à l’arrière du peloton européen. Pourtant, la reprise dans la zone euro est bien là, et tous les indicateurs conjoncturels sont au vert : euro faible, prix du baril de pétrole et taux d’intérêt au plus bas. Malgré cela, avec près de six millions de chômeurs, toutes catégories confondues, et 80 milliards d’euros d’impôts supplémentaires pesant sur les familles, la France décroche, au moment-même où les autres grands pays européens comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou l’Espagne retrouvent le chemin de la croissance et de l’emploi.
Depuis que les socialistes sont à la tête de mon département de l’Ain, le taux de chômage y a augmenté de plus de 50 % et la fiscalité a explosé, notamment pour les classes moyennes et les retraités. Les dépenses d’investissement ne cessent, elles, de se réduire, alors que nous sommes le premier département industriel de France.
La France des territoires, et la France de l’après-Charlie, attendent de vous, monsieur le Premier ministre, de l’efficacité plutôt que de l’impuissance, de l’action plutôt que de l’incantation et du courage plutôt que du renoncement. Redressement productif, pacte de responsabilité, crédit d’impôt compétitivité emploi : rien n’y fait, pas même la réformette de plus qu’est la loi Macron !