Monsieur le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique, plus de 130 000 emplois industriels ont été supprimés entre 2009 et 2012, et le rythme s’accélère. Au-delà de ces chiffres, ce sont des centaines de milliers d’emplois indirects qui disparaissent avec des PME, des PMI, des artisans et des commerçants qui mettent la clé sous la porte. Notre savoir-faire industriel, nos formations, notre ingénierie sont sacrifiés au nom d’une crise qui n’a jamais ruiné aucun actionnaire.
Dans mon département – et plus particulièrement dans ma circonscription – les dossiers se multiplient. Total annonce 2 000 suppressions d’emplois et une dure reconversion sur le site de La Mède, à Châteauneuf-les-Martigues. Il faut mettre cela en regard des pertes financières que la même société organise sur notre territoire ! Pourtant, la vie est belle pour cette entreprise, qui attend 80 millions d’euros du Trésor public pour 2017 au titre du pacte de responsabilité.
Ascométal, que nous avons remis sur pied avec les salariés et votre prédécesseur, monsieur le ministre, prévoit la fermeture de l’unité du Cheylas. Ascométal est pourtant une référence mondiale pour la qualité de ses aciers spéciaux.
Airbus Helicopters – anciennement Eurocopter – annonce 5 800 suppressions de postes, ce qui a été largement salué par les marchés. Pour information, les 9 000 emplois d’Airbus Helicopters à Marignane génèrent 30 000 emplois dans les Bouches-du-Rhône.
La SNCM – Société nationale maritime Corse Méditerranée –, que les gouvernements successifs ont décidé de couler, prévoyait d’acheter quatre navires de nouvelle génération qui auraient été construits par les chantiers de Saint-Nazaire : ce plan de construction a été abandonné.
Le financier Gary Klesch n’a toujours pas rendu les activités aval de l’entreprise Kem One, comme il s’y est engagé devant votre ministère. Cette entreprise va se retrouver étriquée, face à Ineos-Solvay.
Monsieur le ministre, je ne vous demande pas de répondre sur tous ces points : je reste à votre disposition pour échanger au cas par cas. Ma question est simple : pouvez-vous dire à la représentation nationale quelle est la politique industrielle de la France ? Cette politique apparaît aujourd’hui peu lisible et récessive.