Intervention de Marc Le Fur

Séance en hémicycle du 18 juillet 2012 à 21h30
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article 2, amendements 24 25

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarc Le Fur :

Dans certaines branches, je veux bien l'admettre, le coût du travail est plus élevé en Allemagne, comme dans la métallurgie ou l'automobile, mais, dans l'agroalimentaire, c'est l'inverse en raison d'un appel massif à une main-d'oeuvre étrangère venant de l'Europe de l'Est.

Face à cette difficulté, l'agroalimentaire s'en sort par deux moyens, les heures supplémentaires avec la prime que nous avons créée dans le cadre de la loi TEPA, et les dispositifs Fillon. Pourriez-vous nous rassurer sur ce point, monsieur le ministre, en nous disant très clairement qu'on ne touchera pas aux dispositifs Fillon permettant d'alléger les charges sur les salaires modestes jusqu'à 1,6 SMIC ? Je veux des réponses précises sur cette question. Sans ces deux avantages, c'est la fin pour l'agroalimentaire, et, en termes d'emploi, ce serait pathétique.

Celui qui vous parle est un élu breton, il y en a d'autres ici, un élu concerné par Doux et d'autres transformateurs. Les marges dans ce secteur sont très étroites, la concurrence extrêmement sévère. Tout se joue au centime. Chacune des décisions que nous prenons est donc essentielle pour l'emploi et pour l'activité. Faisons donc en sorte, je vous en prie, je vous en conjure, que l'agroalimentaire conserve ces avantages. C'est un secteur très isolé, il est même distinct en termes de responsabilités ministérielles et il peut donc parfaitement bénéficier d'une mesure spécifique, comme c'est le cas avec la MSA. Ce secteur a des exigences particulières pour les délais par exemple. Quand le camion de petits pois arrive dans la cour de l'usine, il faut le traiter immédiatement, même si c'est la fin de la journée. Les salariés doivent donc pouvoir faire des heures supplémentaires.

Telles sont toutes les raisons qui justifient que l'on garde ce dispositif pour les heures supplémentaires. Ce n'est peut-être pas important pour vous mais, pour moi, cela compte, et je suis convaincu que, pour un certain nombre de nos collègues, y compris sur vos bancs, c'est essentiel en termes d'emploi. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)

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