Intervention de Huguette Bello

Réunion du 3 mars 2015 à 17h00
Délégation aux outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHuguette Bello :

Madame, vous nous avez parlé des femmes qui ont recours au microcrédit, et je tiens à vous rassurer à propos de celles de La Réunion : elles sont plus alphabétisées et plus diplômées que les hommes, dans un département où 120 000 personnes ne savent ni lire ni écrire. Pourtant, elles ont moins facilement accès au crédit que les hommes – comme c'est le cas dans toute la France et sur la planète entière. Or, certaines d'entre elles auraient vraiment besoin de microcrédits pour monter leur entreprise. C'est pour elles une ressource essentielle. Je vise plus particulièrement le domaine de la beauté – coiffure, esthétique, salons de soins pour les ongles – ou celui de l'agriculture, du tourisme et de la restauration. Certaines, par exemple, font de la cuisine, à partir de produits locaux, dans de petits camions-bars.

Comme vous l'avez dit, il faudrait diffuser l'information sur le microcrédit. L'enjeu est important, car notre pays est sinistré par le chômage. Environ 60 % des jeunes, dont de nombreuses jeunes filles et de nombreuses jeunes femmes, n'ont pas de travail. Or, le travail, c'est l'indépendance économique, et c'est la liberté.

J'ai apprécié également vos propos sur la coopération régionale. L'exemple que vous avez cité, celui de la jeune femme qui commerce entre Mayotte et les Comores, est très positif.

La micro-assurance mériterait aussi d'être développée. En cas d'accident, on ne sait pas toujours quoi faire. Certaines personnes se retrouvent au tribunal. D'autres se découragent.

Vous avez remarqué que le microcrédit et la micro-assurance existaient ailleurs, notamment à Madagascar, et que les banques étaient beaucoup plus attentives. Nous aimerions que ce soit le cas outre-mer et que l'AFD, en particulier, s'implique davantage. Nous aimerions également que ces dispositifs soient mieux connus. En particulier, les personnes en formation devraient être informées à leur propos.

Cela m'amène à dire quelques mots sur la formation à La Réunion. Nous y consacrons environ 100 millions d'euros par an. Or, et je vais être critique, on ne se préoccupe quasiment pas de ce que l'on fait en matière de formation. Il n'y a aucune analyse de conduite…

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