Nous avons conduit une enquête auprès de nos adhérents sur la base d'un échantillon de 2 000 entreprises existant depuis cinq ou dix ans et sur une durée de deux ans. Ces entreprises emploient entre zéro et neuf salariés. 90 % d'entre elles ont indiqué connaître des problèmes de trésorerie. L'enquête a montré que, après deux ans d'existence, la BPI n'est pas connue dans sept cas sur dix. Il semble donc que l'établissement doive développer son action en direction de cette catégorie d'entreprises.
Les PME sont toutes d'anciennes TPE. Celles-ci, quel que soit leur secteur d'activité, doivent pouvoir bénéficier des actions d'aide et de financement, et plus encore dans les périodes difficiles. Elles ont donc besoin d'un accès direct à un organisme qui puisse les aider dans leur financement : jusqu'à présent, cela ne s'est fait qu'avec le CICE et son préfinancement par le biais de la BPI. En 2013, seules 3 300 TPE ont été ainsi financées. Ces chiffres modestes montrent combien il est nécessaire que la BPI accentue son action auprès des entreprises de ce type. L'organisation du financement n'est pas étrangère à ce blocage. En matière de crédit de trésorerie, l'interlocuteur demeure la banque. Certes, le médiateur du crédit peut intervenir, mais il le fait rarement, car la banque évite de mentionner ce recours, comme celui de la BPI, qui peut venir en garantie.
Le chef d'entreprise ignore donc l'existence de Bpifrance et la banque ne joue pas son rôle d'informateur. La question de l'intérêt du recours à la BPI pour un banquier susceptible de financer une TPE est posée. La pratique bancaire en matière de découverts, autorisés ou non, rend inutile le recours à ces relais. Nous avons ainsi constaté que, pour des entreprises qui ne sont pas à risque, le montant des frais et agios liés à un prêt de 2 000 euros par mois est équivalent à la somme avancée.
Cela fait plusieurs années que nous dénonçons cet état de fait. Certes, Bpifrance ne peut pas tout régler en deux ans, mais elle doit se donner des perspectives pour le développement des TPE. Il ne s'agit pas seulement d'entreprises en difficulté, mais d'entreprises qui ont un avenir et pourront, à terme, créer des emplois. Si on lui en donne les moyens, la BPI pourra devenir un relais très positif : ce sera peut-être l'objet de la présente mission d'information.