Intervention de Thibault Lanxade

Réunion du 19 février 2015 à 11h00
Mission d'information commune sur la banque publique d'investissement, bpifrance

Thibault Lanxade, président du pôle entrepreneuriat et croissance du Mouvement des entreprises de France, MEDEF :

J'aborderai la question régionale sous un angle différent : la structuration de départ d'OSEO s'appuyait beaucoup sur les périmètres départementaux et régionaux. Or, aujourd'hui, compte tenu du flux de dossiers qui sont déposés à Paris, les chargés d'affaires se retrouvent très rapidement submergés. En conséquence, certains entrepreneurs parisiens vont immatriculer leur entreprise dans les Hauts-de-Seine auprès d'un autre chargé d'affaires afin que leur dossier soit traité plus rapidement que dans la capitale. Bref, si l'approche de Bpifrance est très régionale, il conviendrait d'en renforcer la transversalité, car le fait que des directions gèrent différemment leurs dotations peut influencer les choix d'implantation de certains entrepreneurs dans la phase de création de leur entreprise.

En ce qui concerne l'export, nous sommes en phase avec la position des CCI.

S'agissant du ciblage du CICE sur les TPE, il aurait bien évidemment été beaucoup plus simple d'instaurer un allègement de charges immédiat. L'obtention du préfinancement du CICE suppose d'accomplir des démarches auprès de l'administration et des banques, démarches qui, bien qu'elles ne soient pas très compliquées, ne sont probablement pas effectuées par les TPE compte tenu du faible montant en jeu : une entreprise de dix personnes employant plusieurs cadres ne bénéficiera en effet que d'un CICE de 2 000 à 4 000 euros. Or l'obtention d'un préfinancement n'est pas systématique pour de tels montants.

Si la règle du « un pour un » est importante, la BPI ne doit pas être une banque comme une autre. L'effet de levier est significatif et peut atteindre les « un pour cinq » dès lors que sont en jeu plusieurs produits au lieu d'un seul.

La cession-transmission est pour nous une forte préoccupation, plus importante que l'enjeu de l'information au sens large. En effet, quelque 800 000 chefs d'entreprise vont partir à la retraite d'ici à dix ans, soit 80 000 par an, ce qui représente un volume considérable. Si la cession-transmission doit s'inscrire dans un parcours d'accompagnement, de formation et de financement, la BPI peut jouer en la matière un rôle complémentaire à celui d'acteurs traditionnels afin d'apporter des mécanismes de garantie à des fonds ou à des organisations spécialisés. Des initiatives pourraient être prises en ce sens par certains acteurs, mais il conviendra alors de s'assurer qu'ils recueillent la bienveillance de la BPI. Celle-ci devra assimiler les enjeux spécifiques de la cession-transmission et assurer le suivi de ces initiatives. Notez que la cession-transmission d'une ETI n'est pas celle d'une TPE ou d'une PME.

Enfin, j'ai l'impression que les relations entre la BPI et la Caisse des dépôts se sont normalisées. Il faut dire que, une dotation de 300 millions d'euros ayant été consacrée au numérique et aux projets innovants, une attente assez forte s'était fait sentir chez les entreprises de ce secteur. Toutefois, ces points d'appui restent complexes pour le chef d'entreprise, le guichet unique n'ayant pas encore tout à fait pris forme.

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