Intervention de Alexandre Montay

Réunion du 19 février 2015 à 11h00
Mission d'information commune sur la banque publique d'investissement, bpifrance

Alexandre Montay, délégué général du Syndicat des entreprises patrimoniales et des entreprises de taille intermédiaire, ASMEP-ETI :

Bpifrance n'est pas la solution à tous les problèmes des entreprises de taille intermédiaire. Celles-ci se situent dans un écosystème de compétitivité qui n'est pas raisonnablement aligné sur la moyenne européenne. Pour nos entreprises, cet organisme est un outil comme un autre, mais les dirigeants d'ETI verraient d'un bon oeil que les conditions de compétitivité soient rétablies, ce qu'a d'ailleurs entrepris le Gouvernement, notamment en instaurant le CICE et en concluant le Pacte de responsabilité et de solidarité.

S'agissant de l'action territoriale de la BPI, un travail important a été mené, en particulier par BPI Participations, dans le cadre du fonds ETI 2020. Il visait à faire connaître la marque et à établir un contact avec les chefs d'entreprise au niveau régional, les entreprises ayant souvent été en lien direct avec les chargés d'affaires d'OSEO. Toutefois, les dossiers bancaires remontent de plus en plus souvent à Paris, si bien qu'un écart se creuse entre les tickets bancaires selon qu'ils sont accordés dans la capitale ou en province, ce qui interpelle ceux qui se soucient de la régionalisation des financements de la BPI. Les conseils régionaux se sont saisis de la question dans des bassins très dynamiques, tels que l'Aquitaine ou la région Rhône-Alpes. Bref, pour les ETI, la régionalisation semble bien engagée.

En ce qui concerne les garanties accordées par la BPI, nous nous sommes trouvés bloqués, tant en termes de volume de financement que d'accès à certains outils, par le statut européen de la PME qui conduit à exclure les ETI du bénéfice des aides publiques alors qu'elles auraient besoin de financements particuliers pour continuer à se développer. Il est difficile de régler à l'échelle française un problème que connaissent les PME des autres pays de l'Union européenne, qui ont du mal à grossir, sauf en Allemagne.

Dans le domaine de l'export, les entreprises se retrouvent confrontées à des compétiteurs internationaux qui n'évoluent pas dans le même écosystème fiscal et social. C'est là, selon nous, le noeud principal du problème, compte tenu des capacités de financement de cette catégorie d'entreprises.

En ce qui concerne les fonds de retournement, j'ai bien noté que la BPI disposait, dans le cadre de fonds de fonds, de capitaux qui sont ensuite mis au service de sociétés de gestion : ces fonds ont-ils fait l'objet d'un audit ou d'une présélection ? Une garantie particulière a-t-elle été imposée lorsque la BPI a sélectionné les fonds de retournement dans lesquels elle souhaitait investir ?

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