C'est dans les phases de développement, de transmission et d'innovation que le rôle de la BPI me semble important. Toutefois, il ne faut pas trop lui en demander : j'imagine mal qu'elle puisse jouer un rôle plus actif en matière d'aide à la création d'entreprises. Le travail que nous menons nous-mêmes en la matière nécessite une grande proximité avec les entreprises et ne relève pas d'une approche nationale ou régionale, mais locale. Il exige aussi de nous de la réactivité et de la souplesse pour s'adapter aux situations individuelles. Je vois mal la BPI s'engager directement dans le soutien à la création de microentreprises. Son rôle consiste plutôt à s'appuyer sur les acteurs qui en sont chargés au quotidien. Bref, il ne faut pas demander à la BPI de résoudre l'ensemble des problèmes de défaillance du marché du financement des entreprises.
S'agissant des relations de la BPI avec la Caisse des dépôts, je citerai l'exemple du financement du secteur de l'économie sociale et solidaire qui relève des missions de la BPI, mais aussi de celles de la Caisse des dépôts. En l'occurrence, le partage des tâches est peu clair puisque la Caisse gère le programme d'investissements d'avenir (PIA) en faveur de l'ESS qui concerne de nombreuses petites entreprises et que, parallèlement, la BPI vient de créer des instruments de financement ressemblant étrangement à ceux du PIA. Il peut certes être intéressant de mettre plusieurs guichets à disposition des opérateurs qui savent s'y retrouver, mais sans doute l'offre mériterait-elle d'être rationalisée.