Pour vous répondre en ce qui concerne les fonds de fonds, nous songeons à doter plusieurs fonds et structures en drainant une partie des liquidités de plusieurs organisations paritaires chargées de la protection sociale et en les orientant vers des véhicules de financement de l'économie. On encourage ce système en ce moment : encore faut-il déterminer les règles qui permettent de l'instaurer sans risque pour les assurés ou les adhérents de ces structures. Or la BPI a un rôle à jouer en la matière : elle doit faire en sorte que certains risques soient mieux maîtrisés, offrir des garanties de liquidités aux nouvelles structures qui seront créées et améliorer leur capital de solvabilité requis afin de les conformer aux règles de Solvency II. De nombreux acteurs souhaitant se financer par le biais de tels véhicules, il conviendrait que la BPI sécurise ces investissements.
Pour ce qui est des procédures de délégation, la BPI, parce qu'elle ne dispose pas de l'historique de la phase de démarrage d'activité de nombreuses entreprises, mène de longues enquêtes qui conduisent parfois l'entrepreneur à fournir une présentation formelle de sa demande de financement, ce qui coûte fort cher, car, dans bien des cas, il doit faire appel à un cabinet de conseil à qui il versera un pourcentage des fonds qu'il aura levés auprès de la BPI. Bref, il est certes cohérent d'exiger un certain formalisme, mais celui-ci peut conduire les entreprises à présenter une exécution quelque peu éloignée de la réalité afin de justifier l'investissement demandé au regard des critères identifiés par l'entreprise chargée de prendre en charge leur financement complémentaire. Obliger les entreprises à faire appel à des cabinets spécialisés pour obtenir des financements auprès de la BPI est très coûteux. Or la BPI n'a pas pour mission de financer des entreprises de conseil, même si leur expertise peut être utile. Cela pose d'ailleurs moins de problèmes aux banques, qui peuvent répondre à une matrice simple, qu'aux jeunes TPE qui ne savent guère comment procéder.