Vous êtes en première ligne pour le maintien de l'ordre lors des manifestations. Estimez-vous que l'intervention simultanée de forces non spécialisées, dont vous avez dit l'utilité, peut, malgré tout, créer une certaine perturbation ? Si l'autorité décisionnaire apprécie mal la situation de terrain, que vous êtes les plus à même de connaître, son choix d'impliquer d'autres forces peut avoir pour effet de faire dégénérer les choses. Dispose-t-elle des informations qui lui permettent de coordonner l'action sans erreurs et d'anticiper correctement les événements ?
Commandant Mohammed Belgacimi. Nous sommes disciplinés et nous obéissons à l'autorité civile présente sur le terrain. Sauf urgence et cas grave – si, agressés, nous ne pouvons pas tenir nos positions –, nous ne modifions pas le dispositif prévu. Nous ne sommes pas directement associés aux interventions qui s'effectuent à sa marge. Tant que l'on ne nous demande pas de bouger, nous ne bougeons pas. Cohésion et discipline, c'est comme cela que se traite le maintien de l'ordre.