Intervention de Danielle Auroi

Réunion du 3 mars 2015 à 18h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDanielle Auroi, présidente :

Je vous remercie, monsieur le ministre, d'avoir accepté le principe d'une audition conjointe sur l'état des préparatifs de la COP21. La présidente Élisabeth Guigou a rappelé la logique de travail commune à nos trois commissions sur ce sujet..

Pleinement conscients des enjeux, nous avons vu votre engagement à Lima, qui montre bien que vous avez pris en main la question fondamentale du climat. Aussi est-ce avec confiance que nous vous questionnons, en espérant que vous pourrez vous faire le relais de certaines de nos interrogations. Le signal de Manille, d'où vous revenez, est important pour la réussite d'une COP21 exigeante.

Quelles sont aujourd'hui les chances qu'un accord mondial soit signé ? Quelle pourrait être sa forme ?

Je me suis récemment rendue à Washington et à New-York avec nos collègues Jérôme Lambert, Bernard Deflesselles et Arnaud Leroy.

À New York, nous avons rencontré l'ambassadeur du Canada auprès des Nations unies. Son pays souhaite beaucoup de flexibilité avant de prendre des engagements en matière climatique. Son discours nous a inquiétés, tout comme une tendance similaire qui paraît se dégager aux États-Unis. Dans le même temps, une autre série de pays veut au contraire des engagements plus précis et plus contraignants. Comment pouvons-nous parvenir à un accord inclusif, capable de concilier ces différents niveaux d'ambition ? À quelles conditions pourrons-nous parler d'un succès à la conférence de décembre ?

Nombre d'interlocuteurs rencontrés étaient optimistes, qu'ils viennent de la Chine, de l'Inde, du Brésil, ou de l'Afrique francophone. Ils se déclaraient prêts à un travail conjoint avec la France. Mais ils ont tous insisté sur la prise en compte adéquate du niveau de développement, condition nécessaire pour emporter leur pleine adhésion. Avec la réunion d'Addis Abeba en juillet sur le financement du développement, le rendez-vous aux Nations unies en septembre, puis la conférence de Paris à la fin de l'année, le calendrier forme à leurs yeux un tout. Nous ne devons manquer aucune de ces étapes.

Venons-en au rôle de l'Union européenne dans ces négociations présentes et à venir. La Commission européenne a très récemment présenté les grandes lignes d'une union de l'énergie qui devra faire une large part au développement des énergies renouvelables et fixer un objectif contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % par rapport à 1990. Parallèlement, elle a publié des propositions relatives à la lutte contre le changement climatique après 2020. L'Union européenne reste ainsi le bon élève du monde en matière climatique. À la manoeuvre avec nous, ses objectifs peuvent-ils avoir un effet d'entraînement sur les autres ensembles régionaux ? Les États membres sont-ils suffisamment unis pour que l'Union européenne joue un rôle d'entraînement à la conférence de Paris ? Au niveau national, adopter une loi ambitieuse sur la transition énergétique serait un premier signal fort de la France à l'approche de la COP21.

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