Je me concentrerai sur un aspect essentiel et peu évoqué, bien qu'il joue un rôle essentiel dans le réchauffement climatique, à savoir la déforestation. Chaque année, ce sont treize millions d'hectares, soit l'équivalent de quatre fois la superficie de la Belgique, qui sont perdus, en Afrique centrale, en Amazonie et en Asie, notamment aux Philippines. Il s'agit d'un phénomène massif, même si le rythme de la déforestation recule. Depuis 2000, quarante millions d'hectares ont été définitivement perdus.
Les causes sont d'abord d'ordre agricole. Les terres sont défrichées pour permettre la culture de palmiers à huile, car l'industrie agro-alimentaire est friande d'huile de palme, qui se conserve bien, mais dont l'usage est peut-être excessif. En outre, des projets de barrage se développent, notamment en Amazonie, avec l'implication d'entreprises françaises telles qu'EDF, GDF Suez ou Alstom. Ces projets sont souvent marqués par de la corruption, et en tout cas par le viol des droits fondamentaux des populations autochtones en matière d'environnement. Enfin, le commerce illégal de bois incite à la déforestation. La France applique mal l'interdiction prévue par le règlement sur le bois de l'Union européenne de 2013.
Monsieur le ministre, quel type d'engagements relatifs à la déforestation un accord à la COP21 pourra-t-il inclure ? Comme pays d'accueil se devant d'être exemplaire, quels engagements la France envisage-t-elle pour lutter contre la déforestation ?