Intervention de Philippe Goujon

Réunion du 5 mars 2015 à 10h00
Commission d'enquête sur les missions et modalités du maintien de l'ordre républicain dans un contexte de respect des libertés publiques et du droit de manifestation, ainsi que de protection des personnes et des biens

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Goujon :

Merci pour cet aperçu historique des missions de maintien de l'ordre. Sans vouloir vous contredire, on peut observer une certaine difficulté à distinguer, au départ des manifestations, entre les catégories d'opposants. Les éléments les plus radicaux peuvent d'abord se fondre dans la masse avant de passer à l'action au moment qui leur paraît opportun. N'est-il pas alors déjà trop tard ?

Cette question me conduit tout naturellement à celle du renseignement : celui-ci vous paraît-il suffisamment efficace et précis pour préparer vos opérations au mieux ?

Le maintien à distance des opposants est bien entendu l'un de vos objectifs, mais, désormais, des éléments radicaux puissamment armés – de fusées horizontales, d'objets métalliques ou de cocktails Molotov –, parfois retranchés dans des casemates, occupent des territoires qu'il vous faut donc reconquérir par des opérations quasi militaires : êtes-vous suffisamment armés pour le faire ? Rappelons que vous êtes désormais privés des grenades offensives, même si vous disposez d'autres moyens. Une intervention du groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM), par exemple, est-elle envisageable ?

L'aggravation de la violence dans les manifestations n'est-elle pas un effet de l'inadaptation de la réponse pénale ?

Enfin, les effectifs des groupements de gendarmerie mobile vous semblent-ils suffisants ? Vos collègues CRS parlaient tout à l'heure d'effectifs théoriques de 131 ou 132 fonctionnaires par compagnie, contre 80 dans vos groupements : combien cela représente-t-il de personnels sur le terrain ? Si ces moyens s'avèrent insuffisants, sont-ils appuyés par des forces de police ou de gendarmerie non spécialisées dans le maintien de l'ordre ? Dans l'affirmative, comment s'opère l'articulation ?

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