Le stage est une préparation initiale pour les jeunes arrivant du civil. Une fois terminé, il donne lieu à la signature d'un contrat et permet d'être employé. Chaque réserviste peut, s'il souhaite progresser en grade, passer le diplôme d'aptitude à la réserve (DAR), puis le diplôme d'adjoint police judiciaire (APJA). Des formations lui sont proposées à cet effet, avec des possibilités d'enseignement à distance sous forme de modules, ce qui permet de limiter la présence en stage à cinq jours, contre quinze jours ou plus prévus au départ. Les connaissances acquises en amont sont alors vérifiées le premier jour du stage.
Il y a aussi la préparation militaire supérieure gendarmerie (PMSG) pour être officier de réserve, qui est centralisée au plan national et se déroule une fois par an l'été à l'École des officiers à Melun. Elle porte sur une trentaine ou une quarantaine de personnes, en fonction de nos besoins.
Pour Vigipirate, nous avons été sollicités par le ministère de l'Intérieur pour connaître nos besoins opérationnels, en emplois de personnels comme en matériels. Pour les réserves, nous avons évoqué deux sujets : des crédits supplémentaires afin de pouvoir employer plus massivement nos réservistes – nous avons eu à ce titre une enveloppe de huit millions d'euros – ; les gilets pare-balles, qu'il faut avoir en nombre important pour tenir compte de la taille et du sexe des intéressés – nous avons eu dans ce cadre une dotation de 1 000 gilets. D'ailleurs, pour la lutte contre le terrorisme notamment, chacun a bien intégré l'idée qu'il fallait équiper tout le monde, active et réserve de la même façon pour employer plus massivement les réservistes, quels que soient les territoires.
Par ailleurs, nous avons aujourd'hui 1 300 réservistes citoyens sur 3 500 pour l'ensemble des forces armées. Cela correspond au voeu du directeur général, qui ne souhaite pas aller au-delà, car nous avons à faire avec une population volontaire et il faut que nous soyons capables d'animer le réseau. Or il a pu y avoir des excès de recrutement localement, comme en Rhône-Alpes, où le nombre de ces réservistes s'élève à 344. Le directeur général souhaite, dans des domaines précis intéressant la gendarmerie, pouvoir attirer des compétences, voire des expertises, dans les milieux publics et privés – grâce à de hauts dirigeants et hauts fonctionnaires notamment –, de même que dans le secteur des nouvelles technologies, l'immobilier ou les ressources humaines, notamment la reconversion.
Nous avons à ce sujet élaboré un concept de « réserve inversée », à distinguer de la reconversion. Nous allons avoir en effet une « bulle » de gestion avec les officiers, à la suite de l'allongement de l'âge de départ à la retraite. L'idée consiste à mettre à la disposition d'un certain nombre d'entreprises un officier pendant six mois, au cours desquels la gendarmerie continue à le rémunérer et à le loger ; puis, à l'issue de ce délai, soit l'entreprise le recrute, soit il retourne dans la gendarmerie.