Intervention de Annie Genevard

Réunion du 10 mars 2015 à 17h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard :

À côté du triptyque traditionnel « informer, cultiver, divertir », d'autres missions incombent au service public audiovisuel parmi lesquelles l'exception culturelle française trouve à s'épanouir dans la complexité que la France affectionne : refléter la diversité de la société et des territoires, remplir des missions citoyennes, fournir des programmes de qualité, financer la création, lutter contre les violences faites aux femmes, mettre en avant la préservation de l'environnement et le développement durable… Rien d'étonnant à ce que le cahier des charges de France Télévisions compte soixante-dix articles. Le rapport Schwartz constate « qu'il est trop dense et trop précis » et qu'il en résulte « une certaine lourdeur d'adaptation ». Le groupe de travail recommande d'adopter « une expression sensiblement plus ramassée des missions pour le prochain cahier des charges » qui permettra de conférer à l'entreprise « une plus grande agilité ». Fort des intéressantes comparaisons internationales qu'il a effectuées, il constate que « la définition des missions de service public de la BBC occupe deux pages du contrat passé entre le gouvernement britannique et la société publique ». Cette dernière n'en fonctionne pas plus mal ! Comptez-vous suivre les préconisations du rapport Schwartz dans ce domaine ?

Soutenir la langue et la culture françaises, avez-vous déclaré dans votre propos liminaire, est un enjeu majeur pour la diversité culturelle. A-t-on à ce point oublié que cette langue et cette culture sont notre patrimoine commun et fondateur pour les reléguer en instruments de la diversité, à laquelle on ne cesse de revenir ? Dans son acception traditionnelle, la diversité renvoie à d'autres cultures que la française : sans exclure aucun mode d'expression, bien entendu, le temps n'est-il pas venu de rétablir l'ordre naturel des choses, c'est-à-dire de défendre aussi notre culture et notre langue ? Affirmer leur primauté serait même le moyen de renforcer la cohésion d'un corps social divisé par des oppositions quand il n'est pas, dans certains territoires, en état de dislocation.

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