Pour défendre votre triptyque : « comprendre, rayonner, participer », vous avez invoqué les événements tragiques du mois de janvier. À titre personnel, je trouve que France Télévisions les a traités de façon satisfaisante, voire remarquable, et sans tomber dans les excès de certaines chaînes privées.
Vous avez dressé, comme c'est votre rôle, un tableau idéal des défis que le groupe aura à relever à l'horizon 2020 ; néanmoins, ne s'apparentent-ils pas à la quadrature du cercle ? Le rapport Schwartz suggère que France Télévisions doit être une entreprise leader et un acteur de référence du monde des médias : c'est là un vaste programme, qui ne doit toutefois pas faire oublier le rôle de France 3 en matière de proximité régionale – et à l'échelon qui est celui, non de la réforme territoriale, mais des régions actuelles.
La tutelle, dites-vous, acceptera la prise de risques pour la création française, quand bien même celle-ci ne rencontrerait pas le succès populaire. Vous entendez ainsi répondre aux attentes des Français de toutes générations, notamment des jeunes, tout en redressant durablement la situation financière du groupe : ces deux objectifs ne sont-ils pas contradictoires ? Le nouveau président ne devra pas avoir les yeux rivés sur les courbes d'audience, est-il écrit dans le rapport : comment concilier ambition culturelle et réalités financières dans un contexte économique plus que morose et avec des recettes publicitaires en baisse ?