Monsieur le député, pourquoi voulez-vous que j'aie été mu d'une espèce de mouvement diabolique visant à vendre Alstom à l'encan ? J'ai considéré que continuer tout seul plantait l'entreprise et aucun élément ne m'a fait changer d'opinion depuis. Pour parvenir à la taille critique, le lien devait être intrinsèque. Il ne s'agissait pas, comme ce fut le cas du CFM à l'époque, de démarrer un projet nouveau. Il se trouve que nous avons une position insuffisante en ce qui concerne le gaz, en ce qui concerne le charbon – j'ai essayé de passer un accord avec des Chinois, mais sans succès –, et en ce qui concerne l'éolien – nous sommes cinq fois plus petits que General Electric et en matière d'éolien offshore nous prenions de vrais risques. J'ai même lu qu'on aurait pu nationaliser Alstom. Mais je ne vois pas en quoi cela aurait amélioré notre capacité à vendre davantage de turbines sur le marché mondial. J'ai donc regardé si l'on pouvait trouver des solutions complémentaires. Mais je n'en ai pas trouvées, y compris en France.
Pensez-vous que ce projet a fait sauter au plafond de joie le ministre du redressement productif ? Croyez-vous qu'il soit timide, qu'il n'ait pas cherché à trouver une solution alternative ? S'il ne l'a pas fait, pensez-vous que c'est juste pour être gentil avec moi ? Il n'y avait pas de meilleure solution.
Il n'a pas été facile pour les partenaires sociaux de prendre position sur ce projet. C'est une vraie question anxiogène. Et ce n'est pas pour me faire plaisir qu'ils y ont été favorables, mais parce qu'ils ont compris les enjeux et les risques que nous prenions.