Intervention de Daniel Fasquelle

Réunion du 11 mars 2015 à 16h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

GE s'était engagé à payer cette amende ; or il se trouve que c'est Alstom Transport qui devra finalement s'en acquitter. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ? Toujours d'après le Wall Street Journal, votre directeur financier aurait annoncé une amende 280 millions d'euros, soit 500 000 euros de moins que le montant initialement prévu. Reste qu'Alstom en aura une partie à sa charge alors qu'il avait été promis aux actionnaires que GE la prendrait pour son compte, ce qui avait permis de les convaincre. Vous déclarez que tous les engagements sont tenus, que tout est formidable – la preuve que non… à moins que vous ne démentiez ces informations.

Ensuite, il ne s'agit absolument pas d'une alliance mais une prise de contrôle pure et simple d'Alstom par GE. Les coentreprises dont vous avez évoqué la création, par exemple, n'ont rien à voir avec les coentreprises que GE dirige avec Safran dans le domaine des moteurs d'avion, où chaque entreprise gère indépendamment 50 % de la fabrication de chaque moteur. En l'occurrence, comme il y a eu quelques remous en France, il a fallu sauver la face et bricoler un peu pour faire croire aux Français qu'on n'avait pas abandonné Alstom. La vérité est tout autre : vous avez dit vous-même à l'instant que GE serait majoritaire dans les trois coentreprises ; c'est vous qui déciderez. Certes, dans un premier temps, il y aura peut-être, formellement, des anciens d'Alstom et de GE, mais ce schéma ne tiendra pas et vous finirez par prendre définitivement le contrôle d'Alstom. Un rendez-vous est prévu en 2018. L'État était censé s'impliquer en rachetant les actions de Bouygues ; on sait très bien que cela ne se fera pas. On a procédé à une sorte d'habillage de l'opération, on a fait beaucoup de communication pour faire croire aux Français qu'on avait sauvé Alstom alors que, et je vous en félicite, GE a fait main basse sur l'un des fleurons de l'industrie française – tant pis pour nous et tant mieux pour vous.

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