Intervention de Clara Gaymard

Réunion du 11 mars 2015 à 16h30
Commission des affaires économiques

Clara Gaymard, présidente de General Electric France :

Lorsque nous avons discuté avec Patrick Kron, il avait été convenu que GE paierait l'amende ; or le ministère américain de la justice en a décidé autrement. En tout cas, sauf votre respect, monsieur le député, je ne peux laisser dire que les actionnaires ont décidé de voter en faveur de l'alliance GE-Alstom au vu de ce seul critère. Il s'agit bel et bien d'une opération industrielle, économique – nous vous l'avions largement expliqué quand Jeffrey Immelt est venu et Mark Hutchinson vient de vous en rappeler les principes. Nous sommes des entreprises industrielles et les membres du board d'Alstom et l'assemblée générale d'Alstom prennent leurs décisions en fonction de l'intérêt industriel et économique de l'entreprise.

Selon vous, les coentreprises envisagées ici sont de nature différente de celles qui existent dans le cadre de l'alliance avec Safran. C'est vrai, et pour une raison très simple : l'accord avec Safran n'est pas une alliance capitalistique. Certes, il existe une coentreprise, la FAMAT (Fabrications mécaniques de l'Atlantique), basée à Nantes, qui fabrique les nacelles pour les moteurs d'avion et qui emploie 400 personnes. Mais le partenariat avec Safran est technologique. Il y a quarante ans, nous avons décidé de fabriquer ensemble un moteur : le CFM56. C'était un pari, c'était au début du projet Airbus. GE fabrique la partie « chaude » de ce moteur et Safran la partie « froide ». Lorsqu'il est destiné à l'Airbus A320 ou à l'Airbus A320 Néo, il est assemblé en France et, lorsqu'il est destiné à Boeing, la partie fabriquée par Safran est envoyée aux États-Unis pour y être assemblée. Cette alliance technologique se poursuit puisqu'au plus fort de la crise, nous avons signé un accord pour fabriquer, toujours à hauteur de 50 % chacun, un nouveau moteur d'avion, le LEAP-X, qui, au passage, est déjà un succès. Ce formidable succès industriel a été possible parce que nous avons décidé de fabriquer un produit ensemble ; nous partions de rien. Ce n'est pas du tout le cas ici : les coentreprises envisagées dans le cadre de l'alliance GE-Alstom regroupent, elles, des métiers très différents. Ainsi, Alstom, dans le domaine des réseaux, a déjà développé un métier et nous y emboîtons le nôtre. Il s'agit donc d'une alliance de gouvernance commune et, comme l'a rappelé Mark Hutchinson, il faut bien que quelqu'un pilote la voiture, mais la gouvernance est partagée pour moitié entre GE et Alstom et cela durera autant de temps qu'Alstom le souhaitera.

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