La réunion des vingt-sept chefs d'État et de gouvernement à Bruxelles est la vingtième du genre depuis le début de la crise.
Cette crise a montré l'incapacité de l'Europe à venir en aide à ses peuples : une Europe incapable d'une quelconque solidarité interétatique ; une Europe intervenant trop tard ou trop faiblement, sauf lorsqu'il s'agit de sauver les banques.
Alors que se sont succédé des sommets de la dernière chance pour sauver l'euro, nos concitoyens ont appris à se méfier des discours lénifiants proclamant, sommet après sommet, qu'une sortie de crise est en vue. La sagesse populaire contraste ici avec l'euphorie des marchés succédant aux conclusions de ce sommet. Comment interpréter une telle réaction, lorsqu'on sait que ces mêmes marchés sont les principaux instigateurs et responsables de la crise qui sévit en Europe ?
Si le Président de la République est ressorti satisfait, pour notre part la déception domine. M le Premier ministre a trouvé, dans son discours d'hier, des points sur lesquels les lignes ont bougé. Mais force est de constater que les objectifs annoncés par la France, qui entendait peser en faveur d'une réorientation du rôle de la BCE et de la mise en place d'euro-obligations, n'ont été ni approchés, ni atteints.