Monsieur Warsmann, il nous arrive d'être des adversaires, car nous ne partageons pas toujours les mêmes idées. Vous parlez d'inélégance, mais je pense vous avoir informé du dépôt de cette proposition de loi – je vous en ai même envoyé le texte ; je tiens les messages électroniques à la disposition de qui souhaitera les consulter – et vous avoir proposé de vous y associer et de cheminer ensemble. J'avais été plutôt satisfaite de l'état d'esprit qui nous avait animés au cours des travaux de la mission d'information. Il a été question de la proposition n° 1 pratiquement à chaque audition, la plupart des personnes auditionnées ayant rappelé la difficulté qu'allait créer le report de la date des élections régionales.
Monsieur Geoffroy, vous pouvez nous taxer d'incohérence, mais, dans tous les cas de figure, quel qu'ait pu être le moment où nous nous sommes rendu compte que les élections régionales allaient être repoussées, quand bien même il s'agirait du mois de septembre 2014, il était de toute façon nécessaire d'adopter une loi pour rouvrir de façon exceptionnelle les délais d'inscription, qui expiraient le 31 décembre 2014.
Vous avez fait référence, monsieur Devedjian, à une élection partielle. Or nous n'avons jamais envisagé de modifier le calendrier des inscriptions pour de tels scrutins. Sans aller jusqu'à parler de mauvaise foi, il me semble que cela nuance vos propos.
Je ne prétends pas incarner la vertu, monsieur Larrivé ! Selon moi, le grand vainqueur, dimanche soir, sera l'abstention. Nul ne peut prédire aujourd'hui à quel camp profitera la réouverture des délais d'inscription. Les études réalisées sur la « mal-inscription » montrent qu'elle concerne surtout « les segments les plus mobiles de la population, en particulier les plus diplômés, les cadres et les professions intellectuelles supérieures », ainsi que nous l'avons écrit dans notre rapport. Vous ne pouvez donc pas soutenir que cette proposition de loi est une tentative de manipulation !
Je réfute tant l'argument de la partialité que celui de l'inélégance. Nous avons testé cette proposition de loi auprès du bureau exécutif de l'AMF, qui s'y est montré plutôt favorable. Je vous engage donc, chers collègues de l'opposition, à raisonner moins en termes de manipulation que de participation, d'exercice du droit de vote et de rénovation de la vie politique, et à voter ce texte avec nous.