Intervention de Martine Faure

Réunion du 18 mars 2015 à 9h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

Je vous remercie d'avoir initié ce moment d'échanges autour des travaux du Comité de suivi dont je suis également membre. Permettez-moi d'insister sur quelques points.

Depuis plusieurs mois, nous nous réunissons paritairement au sein de ce Comité avec la volonté partagée de comprendre et accompagner l'évolution de notre école de la maternelle à l'université. Les auditions et les déplacements organisés nous permettent de dresser un état des lieux précis des expériences, des réalisations et de la mise en place de la loi sur l'ensemble de nos territoires, et aussi de constater les difficultés auxquelles peuvent se heurter les professionnels de l'Éducation. Nos travaux nous autorisent à poser quelques constats partagés quasi unanimement. Ainsi, la priorité accordée au primaire et à la maternelle, le rétablissement de la formation des enseignants, la mise en place des conseils école-collège, la concentration des apprentissages fondamentaux sur les cinq matinées travaillées au primaire, l'élargissement de la scolarisation des moins de trois ans quand les parents le souhaitent, le déploiement du dispositif « plus de maîtres que de classes », le développement du numérique, l'instauration de l'enseignement d'une langue vivante dès la classe préparatoire sont des avancées il me semble incontestées, toutes entrées en application dès 2013.

Permettez-moi de donner l'exemple de la Gironde dans lequel nous avons fait un déplacement la semaine dernière. Nous avons rencontré des professeurs d'école et de collège qui nous ont présenté les résultats d'une réflexion collective remarquable ayant débouché sur l'élaboration d'outils partagés pour la continuité des apprentissages entre le premier et le deuxième degré. Nous avons pu constater leur enthousiasme, mais aussi les problèmes qu'ils affrontent notamment en termes d'horaires et de transport. Nous avons également assisté à un cours de mathématiques en troisième avec l'utilisation de supports numériques, affecté toutefois en l'espèce par quelques difficultés matérielles. Des élèves sont venus ensuite nous faire partager leur ressenti très positif sur ces pratiques tout en rappelant avec beaucoup de conviction et de maturité que le numérique est un support intéressant mais qu'il ne peut remplacer ni le professeur ni l'écrit. Toujours au cours de ce déplacement, nous avons pu visiter l'ESPE d'Aquitaine, où apparaissent des difficultés majeures dans la coopération et l'interaction entre l'établissement et l'université. Nous avons aussi pu constater combien les professeurs en sciences cognitives regrettent que ces sciences peinent à irradier les formations et les pédagogies alors qu'elles ont fait leur preuve lorsqu'elles ont été expérimentées, je pense notamment au célèbre exemple de l'école maternelle de Gennevilliers.

Je conclurai en soulignant l'importance de la diversité de la composition de notre Comité. Cette composition plurielle garantit un regard équilibré sur toutes les situations et une prise en considération lucide des enjeux et des problèmes. J'insiste à mon tour sur la qualité de nos échanges qui viendront nourrir le rapport que présentera notre président. C'est tout le sens de la mission que de rendre compte à la ministre de l'Éducation et à vous-mêmes, chers collèges, de ce qui est constaté sur le terrain, de la réalité de l'application de la loi qui reste une loi ambitieuse préparant la réussite pour tous dans le temps long qui caractérise l'éducation.

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