À ceux qui nous accusent de vouloir être polémiques, je répondrai que le sujet est très politique.
Parlons, si vous le voulez bien, d'éducation populaire. À l'origine, c'était par exemple un contremaître qui donnait chez lui, une fois par semaine, des cours du soir aux ouvriers qui le souhaitaient. Il leur permettait ainsi de progresser dans l'échelle sociale et dans leur vie quotidienne. La loi de 1901 a favorisé les initiatives de grands ministres. À l'époque de Léo Lagrange, les pionniers bénévoles de l'éducation populaire prennent la pelle et la pioche pour construire des colonies de vacances. Pour la première fois, des enfants peuvent passer des vacances à la montagne ou à la mer, parfois pour un bénéfice plus sanitaire que de loisirs. Léo Lagrange demande au ministre chargé des chemins de fer que ces enfants soient transportés gratuitement. C'est l'époque de l'imagination. Les moyens supplémentaires que l'on trouve pour le monde associatif constituent une énorme reconnaissance de l'action des bénévoles. La France était à reconstruire et à construire. Sans l'éducation populaire et les associations, c'était impossible.
Depuis, le monde associatif a toujours accompagné les avancées en matière de culture, de sport, de vacances, de logement, de santé et de solidarité en permettant l'accès à la citoyenneté active et à la formation permanente. Mais, en l'espace de dix ans, la droite a mis à mal les associations, non seulement par absence de reconnaissance, mais aussi, parfois, par défiance. Des lignes budgétaires et des postes FONJEP, financés par le fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire, ont été supprimés. Les gouvernements n'ont mené aucune politique en direction de la jeunesse.
Dès lors, une médaille d'honneur du bénévolat risque d'être reçue comme une provocation.